AOTEAROA, le pays du long nuage blanc

La légende raconte que lorsque les premiers Maoris naviguèrent dans les eaux tumultueuses de l'Océan Pacifique à bord de leurs gigantesques canoës, ils remarquèrent au loin un très long nuage blanc. Ils le suivirent et c'est ainsi qu'ils arrivèrent jusqu'à la terre. Ils la nommèrent "Aotearoa" le pays du long nuage blanc.


jeudi 10 février 2011

D'Invercargill... à Picton

Invercargill. Nous touchons le bout de l'île du Sud. Une longue avenue principale, comme pour mener jusqu'à la mer. C'est ici que vécut Burt Munro, jusqu'en 1978. Une vie consacrée à
conduire des machines infernales. Sortes de bolides élancées. Toute sa vie à se battre contre la vitesse. Toujours plus vite. De plus en plus vite. Toujours plus loin. Jusqu'à battre des records de vitesse, en 1967, sur sa moto, une Indian Scout de 1920. Son
record n'a jamais été battu à ce jour. Maintenant, ces bolides sont exposées dans un magasin. Ils nous ont rapporté qu'il s'entraînait à plus de 2OO km/heure sur la plage. Revoir en rentrant le film qui retrace ce que fut sa passion, sa vie. Avec Anthony Hopkins, en rôle principal.

« You live more in five minutes flat-out on a bike like this than most people do in a lifetime »
Burt Munro


Pour nous, nous rangeons nos bolides sans moteur pendant 10 jours. Choix longuement réfléchi. Pour prendre l'option de louer une voiture pour remonter la côte ouest, jusqu'à Picton.
Pas assez de temps pour parcourir ce long chemin, plus de 2 000 km. Il nous faudrait un mois de plus... Ils ont pris place dans le coffre, nous devant. Un seul pilote. Nous voici propulsés sur la route, un peu plus vite. Etrange sensation au
début. Le temps ne semble pas s'écouler de la même façon ! Les distances sont plus longues. Nous approchons de la région des Fjords, le Doubtful Sound et le Milford Sound. Ils font
partie du Fiorland National Park, crée en 1952 et qui recouvre plus de 12 000 km de terre. Terre morcelée. Comme un chaos. De l'eau, de la terre. Des montagnes qui se dressent comme des tours tout juste sorties de l'eau. Elles s'imposent !! Là devant nous. Passage étroit pour qui s'aventure à bateau. Région la plus humide du pays. Il pleut très, très souvent ! Peu d'espoir pour découvrir le fjord sous un ciel bleu. Il pleut et cela va durer. Je pense à tous ces explorateurs qui tentaient de trouver la faille, la fissure qui les mènerait jusqu'à la terre. En 1772, le capitaine James Cook fit escale à Dusky Sound. Il avait repéré cette région lors de son premier voyage en 1770.
Aujourd'hui, nous partons explorer le Milford Sound à bord
















d'un bateau à moteur... Ciel bas. Gris de pluie. Le bateau avance. A droite, à gauche les montagnes qui semblent nous saluer au passage. Continuer jusqu'à la mer de Tasman.
Eclaircie. Bout de ciel bleu. Le bateau s'arrête un instant. Et là, nous voyons se profiler des dauphins, les Hector Dolphins. Des dizaines. Ils sont tous autour du bateau. Un véritable spectacle. A deux, à trois, ils sautent, plongent, filent dans l'eau... Ne plus savoir ou regarder pour les voir de plus près. Avoir envie de plonger et de nager tout proche d'eux... Le bateau repart. Reprenons le fjord. Retrouvons la terre, toujours aussi humide. Il pleut plus de 2OO jours par an !! Forêt tropicale luxuriante. Tout est vert ici. Il pleut à nouveau ce soir. Campons dans un campsite pour avoir un peu de confort. Se dépêcher de monter la tente. Prendre une douche bien chaude. Comme un réconfort dans cette humidité si pesant, si collante...
Continuons notre progression motorisée. Toujours plus au

nord. Etape à Queenstown. Haut lieu touristique. Ici, se concentrent une multitude d'agences pour vendre du sport à sensation : jetboarding, rafting, helicopter flight, skydiving, bungy, canyon swing. Fuyons un peu ce tourisme à outrance. Leur politique touristique est accée sur la consommation et l'Etat parle de " Tourisme Industriel" !!! Empruntons une magnifique route pour se rendre à Glenorchy. L'endroit est
appelé « Paradise ». La route longe le lac Wakatipu, long de 82 km. Au loin se dressent les montagnes du Mount Aspiring National park dont le sommet est à 3 027 mètres. S'arrêter et contempler.
Certaines villes deviennent presque des « musées » comme Arrowton. Elle est née en 1862 de la découverte de filons d'or
dans sa rivière l'Arrow River. Elle connut alors un essor atteignant plus de 7 000 habitants. Maintenant, elle est devenue une ville aménagée, restaurée pour garder trace d'une histoire qui reste récente pour le pays.
Nous poursuivons notre route. Encore un peu plus au nord. La région des glaciers. Classée Patrimoine Mondial par l'UNESCO. Deux glaciers : le Fox glacier et le Franz Josef
glacier.















Ce qui reste particulier, c'est que le bas de ces deux glaciers se trouve au même niveau que la mer. Et que celle-ci est à quelques dizaines de kilomètres seulement !!! Mer et montagne se côtoient. Entre le bleu de la mer et le blanc des sommets. Si opposés... Nous approchons le bas des glacier après quelques minutes de marche. Là, devant nous, offrant leur épaisseur de glace. Bleutée. Seulement se rendre compte de la fonte des glaces grâce aux photos qui conservent cette mémoire.

Continuer la remontée sur cette bande de terre coincée entre la mer et la montagne. Hokitika. C'est ici que l'on trouve du jade et qu'il est exploité et travaillé ici. Appelée Pounamu en Maori, cette pierre fait partie de l'ornementation avec une symbolique. Le pendentif le plus populaire est le Hei Tiki qui a une figure humaine et est signe de prospérité et de fertilité, le Koru qui a une forme circulaire signifiant le début de la vie, la paix ainsi que d'autres formes. Elle est portée par de nombreux Maoris.
La route longe la côte. Ici la mer est plus violente. Les vagues
viennent s'écraser contre les rochers ou bien terminer leur vie
sur la côte. Beaucoup de houle. Le vent souffle. Sentiment de déchaînement parfois.
Approchons la pointe nord de l'île du sud. Au bout de neuf jours. Nous avons pu nous reposer, pour mieux reprendre les vélos ensuite. Le temps devient de plus en plus clément. Le soleil nous chauffe, nous brûle la peau.Région
du parc Abel Tasman. Plage de sable doré. Nombreuses petites
criques. Mer calme. Couleur bleue turquoise. Profiter de ce lieu pour faire étape. Se baigner. Légèrement fraîche ! Mais c'est si
bon !!! Bain de soleil aussi... Je ferme les yeux. Seulement le bruit des vagues. Ne penser à rien. S'endormir...
Picton. Onzième jour. Les vélos sont enfin prêts pour recevoir nos sacoches. Nous aussi, avons enfilé la tenue appropriée. Coup de pédales. Direction le port. Nous embarquons dans quelques heures pour l'île du Nord. Arrivée à Wellington. Quatre heures de traversée. Je quitte l'île du Sud. Ile belle et surprenante. Immensité. Je suis touchée par cette beauté « naturelle » où la nature reste insaisissable. Ile sauvage, battue par la pluie, les vents, la neige...

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