AOTEAROA, le pays du long nuage blanc

La légende raconte que lorsque les premiers Maoris naviguèrent dans les eaux tumultueuses de l'Océan Pacifique à bord de leurs gigantesques canoës, ils remarquèrent au loin un très long nuage blanc. Ils le suivirent et c'est ainsi qu'ils arrivèrent jusqu'à la terre. Ils la nommèrent "Aotearoa" le pays du long nuage blanc.


jeudi 27 janvier 2011

Direction la côte est vers Dunedin

Cinq jours de vélo. Plus de 300 km parcourus. Ne pas se rendre compte des distances. Nous poursuivons notre route en direction de la côte est. Les paysages et les étapes se succèdent. Prenons
des routes plus pittoresques. Pas de voitures ou peu. Des gens nous saluent quand nous les croisons. Sûrement surpris de voir des cyclo-voyageurs. Geste amical auquel nous répondons. En retour, le sourire des gens. Dans les descentes nous fendons l'air comme des fusées lancées à vive allure. Prendre de l'élan avant la côte... J'aime les descentes. On oublie le reste, la côte d'avant, les difficultés d'hier... Depuis plusieurs jours, le soleil nous suit... Du vent aussi qui rend parfois le temps du pédalage plus dur.
S'approcher de la côte pour rejoindre Moeraki et aller voir à marée basse des énormes pierres rondes sur la plage...
Nous arrivons à Oamaru. Etape de repos prévu. Mais le camping est peu accueillant. Il fait partie de cette chaîne infernale des camping Holiday Park, tous onéreux et véritable « usine » pour camping-car et autres véhicules de cette sorte. Parfois, nous n'avons pas le choix... En profiter pour souffler et flâner dans la ville. Faire des lessives, non une lessive seulement vu le peu de linge que nous avons... Etrange ville. Nous semblons faire un
bond dans le passé. Encore de vieilles enseignes, des devantures de magasins. Même le train traverse la ville si petite comme s'il


allait déverser des personnes sorties d'un temps d'avant... Se prélasser à la terrasse d'un café. Le soleil est là. Il nous chauffe
partout. Café chaud (qui est très cher ici) et petit gâteau. Ce matin, nous partons pour le sud. La route longe la côte. Nous sommes si près de la mer. Parfois la route est détournée. Une nouvelle. La mer la ronge tout doucement. De vastes prairies. Des golfs qui s'arrêtent car il n'y a plus de terre. Ensuite c'est la mer ! Des plages si belles. Des surfeurs qui s'aventurent sur les vagues joueuses... Nous arrivons à un petit camping tenu par un couple de Suisse. Le « shop » du village vend des glaces géantes. Nous craquons parfois. Un double cône pour seulement 3 dollars N-Z seulement... C'est la région où se trouvent les Moeraki Boulders qui sont de grosses pierres toutes rondes sur la plage.
Pour les voir, il faut se rendre à marée basse. Arrivons sur la plage. Impressionnant de voir ces énormes boules là sur cette plage. Comme si elles étaient tombées du ciel ou venues d'ailleurs !!! Une par ci une par là. Puis d'autres là comme se suivant... Les toucher pour s'assurer que tout est bien réel !!!
Elles sont belles dans la lumière du soleil couchant. Il existe deux versions pour expliquer ce phénomène. Le premier, très pragmatique et donc scientifique. Elles seraient constituées de calcaire, de silice, d'aluminium et de peroxyde de fer. Au centre,»
se trouve une masse cristalline qui exerce une attraction sur tous ces éléments et agit comme un aimant. Quant à la version que je préfère, il s'agit des croyances maories. Elles sont appelées « Te Kai-hinak », ce qui signifie « hinaki » pour panier et de « kai » pour nourriture.. Alors que Arai-ti-uru traversait le grand océan de Kiwa (océan pacifique), parti à la recherche de jade, son canöe échoua et tout se déversa ici. En effet, les boules sont les sphères, les paniers où étaient déposées les Kumara qui sont des patates douces.
Poursuivre la route. Elle longe la côte. Sinue. Monte et descend. Le vent est dans notre sens. Il nous pousse... Nous nous arrêtons pour photographier des moutons. Et là, une petite ferme. Les moutons sont tous réunis. Sûrement pour la tonte. Un jeune homme sort.
Nous demandons de pouvoir les voir travailler. Nous entrons dans le hangar et là deux hommes et une femme s'affèrent autour des moutons. Chacun son tour pour être tondu. Quel travail !!!












Car il faut attraper le mouton par les deux pattes avant et le retourner presque pour le faire asseoir. C'est un vrai labeur. La laine ensuite prélevée est traitée et part pour l'exportation, essentiellement en Angleterre.
Le lendemain, nous franchissons le Mont Cargill. Belle route avec une végétation verte et luxuriante avant d'arriver à Dunedin. Nous allons retrouver un couple de Néo- zélandais, Joan et Yan que nous avons rencontré quelques jours avant, à Géraldine dans un camping. Nous avons accepté leur invitation et espérons les trouver chez eux car nous n'avons pas de nouvelles depuis notre rencontre...

samedi 22 janvier 2011

... Et le Mont Cook, Aoraki

Septième jour de vélo. Prendre la direction du Parc National du Mont Cook. Ce n'était pas prévu. Mais comment passer si près
sans aller voir ce géant blanc. La route est si belle. Sentiment de liberté et de grandeur. J'ai la tête ailleurs. Je me sens si légère, emportée par ce que je vis là dans cet instant. L'air chaud remplit mes poumons. Je respire profondément et ferme
les yeux. Le vent m'apporte de la fraicheur. J'avance et me rapproche de plus en plus. Apercevoir les glaciers qui semblent s'accrocher aux falaises. Puis le Mont Cook avec ses deux pointes que nous distinguons. La route s'arrête ici.
Son nom Maori est AORAKI. Ce qui signifie « ciel de nuages » ou « perceur de nuages ». Selon les croyances maories, Aoraki est le plus puissant des fils du ciel qui sont descendus sur terre avec leur père, le ciel Raki pour venir embrasser leur mère, la terre Papa. Son sommet culmine à 3 764 mètres. Il fait partie
du Patrimoine Mondial de l'Unesco. Le parc abrite 72 glaciers soit près de 40 % de sa surface totale et le plus grand est le Tasman Glacier qui fait 29 km de long.












Bivouaquer ce soir au pied des montagnes. Elles veillent sur nous...
Ce matin, reprenons la route en sens inverse. Aujourd'hui, le vent souffle face à nous. Il nous ralentit. Il faut lutter parfois. Campement à Twizel. Retrouvons Anna et Mike ainsi que Stéphanie et Fabrice. La route que nous prenons demain est la même. Nous la parcourons ensemble jusqu'à Omarama. Il va falloir se quitter. Nos routes se séparent ici. Anna et Mike, Stéphanie et Fabrice continuent en direction de Wanaka et Queenstown, sur la côte ouest. Quant à nous, nous roulons en direction de Dunedin, sur la côte est. Peut-être nous nous croiserons dans le sud de l'île... Le voyage est ainsi. Des rencontres, des au revoir qui sont parfois difficiles. Le chemin continue pour chacun de nous...

jeudi 20 janvier 2011

... Puis le lac Pukaki...

Continuer la route. Nous nous sentons de mieux en mieux . Les côtes paraissent de moins en moins difficiles. Le corps
éprouve un « bien-être ». Nous aussi. Garder ce rythme. Aujourd'hui, nous venons de parcourir le millième kilomètre à
vélo !!! Nous en sommes les premiers surpris. Agréablement car il reste tout de même un moyen simple de parcourir des lieux, de s'en approcher et de vivre des moments en symbiose avec les éléments naturels...
S'approcher peu à peu du Mont Cook. On l'aperçoit au loin.
Avec ses deux pointes. Puis arriver après quelques heures, sur un balcon, là devant nous. Vue à 360°. Ciel immensément bleu. Le lac Pukaki s'étale devant nous. Couleur bleue turquoise. Tout autour la chaîne de montagnes et le sommet
Aoraki ou Mont Cook. Il est là comme un géant. Le blanc contraste avec le bleu. Ne cesser de le regarder. Pédaler, pédaler... Le mont Cook devient de plus en plus grand...
S'arrêter pour ce soir. Bivouaquer. Montons le campement face
à lui. Ne pas le quitter des yeux. Jusqu'à s'en éblouir. Jusqu'au soleil couchant... Puis regagner la tente, se glisser dans le duvet moelleux. Et s'endormir sous le ciel étoilé...

mercredi 19 janvier 2011

En selle pour le lac Tekapo

Reprendre les vélos en direction du Mont Cook. Cela nous manquait. Poursuivre sa route. Devant soi. Premier jour. Il ne fait pas beau.
Pluie en petit grain. Mettre l'équipement étanche. La route ne laisse rien découvrir. Toujours des champs immenses. Des fermes. Tout est grillagé. La moindre parcelle de terre est clôturée. Impossible parfois de s'arrêter. Pourquoi ? L'appropriation de la terre est le fait de l'homme. Marquer son territoire. Ce qui nous appartient... Beaucoup d'élevage dans cette région. Des moutons, des vaches et même des biches. Tout ceci pour l'exportation. Ici la terre est tellement riche et l'herbe bien verte et dense que les troupeaux peuvent paître et grossir aisement... On pourrait appeler cela de l'élevage intensif ! Puis voir passer ensuite des camions chargés de toutes ces bêtes en partance pour des destinations étrangères...
Cinq jours de vélo. 290 km parcourus. La route devient de plus en plus belle. Le temps s'améliore. Soleil. Au loin apparaissent les montagnes. Elles se laissent enfin deviner. Belles et élégantes dans l'immensité du ciel bleu. Et leurs sommets tout de blanc...
S'approcher du lac Tekapo et son eau bleue turquoise.
Tekapo vient du nom Maori Taka, tapis et de Po, nuit. Selon les sources, les Maoris qui traversaient l'île d'Est en Ouest ne
restaient pas plus d'une nuit ici... Au bord de la berge, une chapelle. La chapelle du Bon Berger. Elle est là tournée vers l'horizon...
Etape ici ce soir. Aller se prélasser dans les piscines d'eau chaude, 35°, 37° et 39°...

jeudi 6 janvier 2011

Christchurch

Continuer le voyage. Poursuivre sa route. Plus au sud. Christchurch. Ville étonnante. Mélange de genres. On se sent bien ici tout de suite. Il règne une certaine quiétude de vie....
C'est la ville la plus British. Fondée par la Canterburry Association, en 1840, qui souhaitait recréer une ville de type anglicane. Genre de ville « idéale » pour ses nouveaux arrivants. Aujourd'hui la ville garde encore les marques de cette « utopie » coloniale. Sa cathédrale terminée seulement en 1901. Ses nombreuses églises,
son tramway d'époque qui ne sert que pour les touristes. Ses
espaces verts qui représentent plus de 18O hectares. Et puis chaque jour, depuis 1990, un célèbre magicien officie chaque jour à 13h sur la place centrale. Du haut de son oratoire, entre
autre un escabeau, il monologue sur divers sujets. Il me fait penser au magicien dans Merlin l'Enchanteur. Et vous ?
Ville très jeune et assez dynamique. L'Avon River traverse la
ville. On peut faire des gondoles. Mais pas de pont des Soupirs.
Rester ici quelques jours. Flâner. Il fait beau et chaud. Plus de 30°. Au gré de nos balades, s'apercevoir des marques du tremblement de terre que la ville a connu à l'automne. Seules

les maisons en bois semblent avoir été épargnées. Quant aux anciens bâtiments en pierre, eux, sont touchés, fendus. Il paraissent se battre contre leur infirmité qui s'étalent à nos yeux. Comment alors réparer ces meurtrissures ?
Christchurch se prépare à passer en l'an 2011. Nous aussi. Feux d'artifice et concert en live sur la place de la cathédrale.
Les 12 coups de minuit sonnent. Explosion de feux, de lumière, de couleurs. Cris, joie et rires. La foule est en effervescence. S'enlacer. S'embrasser...
Demain se lever tôt pour prendre le train qui traverse l'île d'est
en ouest. Le Tranzalpine qui relie Christchurch à Greymouth. Rien que pour la vue. Passage au Arthur Pass, col à 737 mètres. De la plateforme du train, le regard au loin. Admirer...
En profiter pour aller voir la Banks Peninsula. Cette péninsule, au sud de Christchurch, s'est formée par l'éruption de trois volcans. En 1770, le dénommé Capitaine Cook la découvre et il lui donne le nom du botaniste, Sir Joseph Banks. Cette péninsule
faillit être française... A Araoka, certaines rues ont des noms français, comme la rue Laveau... S'arrêter à Lyttleton et d'ici admirer ce que nous offre ce lieu. Mer et terre sont imbriquées...

mardi 4 janvier 2011

Kaikoura

Petite ville accrochée à la côte. Derrière les montagnes avec quelques restes çà et là de neige sur les sommets. Une seule rue principale.



Des magasins de sports, surf. Des cafés. Des échoppes. Elle a un côté balnéaire avec sa plage, ses eaux bleu turquoise. Plage de galets gris-noirs. En se retirant, la mer les fait rouler. Comme un crissement.






Kaikoura, c'est ici que MAUI, selon la mythologie polynésienne, mi-homme mi-dieu car il fut élevé par les dieux après avoir été abandonné par ses parents, posa le pied pour garder l'équilibre alors qu'il pêchait l'île du Nord avec un crochet et un os en guise d'hameçon. L'île du Nord est appelée Te Ika A Maui et représente le poisson de Maui. Quant à l'île du Sud, elle porte le nom de Te Waka A Maui et signifie le canoë de Maui.
Kaikoura, 30 décembre 2010. Avons réservé notre place pour aller voir les baleines.
Pas le choix. Obligés de passer par la seule compagnie qui propose cette sortie. Jour du départ. Beaucoup de vent. Par contre, le soleil est là. Il brûle tout de suite la peau. Important trou de la couche d'ozone dans ce pays. Il faut se protéger la peau régulièrement à moins de devenir rouge en l'espace d'un instant. On nous prévient quela mer est agitée. Nous prenons place à bord du bateau.

Et là, une fois partis, prenons pleinement conscience des mots prononcés plus tôt. Le bateau s'élance sur l'eau avec rapidité. Il tape les vagues. A chaque fois c'est comme un coup cinglant. Le ventre semble s'agiter lui aussi. Tenir bon, résister. Ne pas être malade. Autour de nous, les visages deviennent livides. Puis les têtes disparaissent... Plus d'une heure de navigation, de recherche... Enfin, la voici !!! La baleine.

Son dos est visible. Grand. Elle est là, paisible. Elle nous offre comme en spectacle son jet d'eau. Nous sommes à côté d'elle. Tout petit. Elle, elle mesure plus de 15 mètres … L'observer, la regarder, l'imaginer sous l'eau. Sa grandeur. Puis coup de queue. Comme un signe. Elle disparaît... Moment magique. Comme un rêve. Plus envie de partir. Attendre encore pour la revoir ou bien une autre...
Kaikoura, 1843, arrivée des premiers Européens venus chasser la baleine. Cette pratique s'est vite développée et est devenue une véritable industrie. On ouvre une station et les chasseurs viennent s'installer. Puis une autre... La dernière station fut fermée en 1964. En 1978, un acte est signé pour la protection des mammifères marins. Aujourd'hui, les eaux de Kaikoura abritent presque deux cent baleines.