Les Catlins

Dunedin. Nous arrivons sans savoir si Joan et Ian sont chez eux. Au bout d'une longue route qui monte, avec un vent infernal, nous arrivons à leur domicile. Ils sont là. Surpris de nous voir ici. Tout le chemin parcouru à

vélo. Cela les surprend et surtout quand ils voient nos bagages. Tout cela sur un seul vélo ! Nous sommes chaleureusement accueillis. Ce soir, repas avec deux de ses enfants et ses petits-enfants. Joan est écossaise. Sa famille est arrivée dans les années 1850. Ce sont les premiers colons arrivés ici, tous venus d'Ecosse. Dans le couloir, les photos noir et blanc révèlent leur histoire, celle de leur venue sur cette terre. Une nouvelle vie qui commençait pour eux. Moments de vie figés. Les visages nous regardent prêts à nous raconter...
Ce matin, il pleut. Sale temps. Nous partons en voiture visiter

les alentours de Dunedin. Arrêt devant la rue qui monte le plus, la Baldwin Street. Plus de 19° ou 34,4 % de pente.

Impressionnant !!! Ce soir, il faut préparer les sacoches. Partons demain pour les Catlins, région au sud de l'île. Le soleil nous accompagne. Cette région porte le nom de l'explorateur Edward Cattlin qui faisait route vers l'Australie. Il acheta des terres aux Maoris mais il ne put les exploiter car le gouverneur s'opposa à cette vente. C'est un coin un peu

oublié. Peu de touristes ici. La route serpente, zigzague entre les champs plein de gros moutons tous ronds. C'est un vrai

bonheur de rouler ici. Quelques fermes qui ne ressemblent en rien à celles rencontrées plus au nord. Elles semblent avoir résister aux années et sont encore debout. Toutes de bois.

Petits villages où nous pouvons trouver quelques aliments pour se nourrir. Nous avons pu déguster les Kumara. Ce sont des patates douces qui sont délicieuses. A manger soit revenues à la poêle, soit frit, soit à l'eau.

Continuons notre chemin sur cette route « enchantée ». Beau temps. Le vent est avec nous. Arrivons à Curio Bay. Au bout du bout du sud de l'île. Petit bout de paradis. Mer belle mais froide. Pourtant, certains arrivent à se baigner !
Montons la tente au petit camping en bord de mer. Battu par les vents quand il souffle. Se trouver une place parmi la végétation qui sert d'abri. Ici, aller voir une forêt pétrifiée qui se découvre à marée basse. Vieille de plus de 160 millions d'années. Les troncs s'étirent au sol. De bois, ils sont devenus

pierre. Etrange et à la fois beau. Trace de vie d'avant...
C'est aussi l'endroit idéal pour observer les pingouins à oeil jaune. On devrait dire manchot à oeil jaune ! D'ailleurs qui connaît la différence entre pingouin et manchot ? Entre 17 heures et jusqu'au coucher du soleil, ils reviennent tous de leur

journée passée en mer à pêcher. Les voilà !!! Sortent l'eau. Un petit saut. Et hop ! Démarche lente avec leur « air » timide. Il

faut maintenant gagner chacun son « nid » qui sont dans la falaise. Chacun à son propre rythme.
Sixième jour de vélo depuis Dunedin. Nous sommes en pleine forme. Les côtes nous paraissent faciles maintenant. Le vent

nous accompagne alors qu'il souffle généralement dans le sens opposé de notre progression. Une chance !!! Quant on sait que son allure est de 60 km/heure en moyenne voire plus bien sûr ! Nous apprécions chaque moment de cette route qui serpente parmi une région surprenante. Bientôt, nous approchons d'Invercargill, apres 1 615 km à vélo, la ville la plus australe de Nouvelle-Zelande. Mais aussi la ville de Burt Munroe...